Bourg-en-Bresse. Le charme insoupçonné d’une villégiature insouciante, vivante, animée.

Ville Préfecture du Département de l’Ain, Bourg en Bresse, 40 000 âmes, offre en toutes saisons au visiteur curieux, le sourire d’une cité joyeuse, insouciante.

Très bien desservie par le train à partir de Paris, proche de grandes métropoles Lyon, Genève, Mâcon, elle est facilement accessible à tous.

Bourg-en-Bresse est surtout internationalement réputée pour ses exceptionnelles volailles persillées, emmaillotées et bridées, labellisées AOP.

Elles donnent l’occasion chaque année en décembre, depuis le 19ème siècle, à l’organisation d’un fameux concours de volailles baptisé Glorieuses de Bresse.

Alors que les métropoles assistent à une fracture grandissante entre ruralité et grandes villes, Bourg-en-Bresse semble ne pas avoir à affronter ces désagréments.

En effet, Bourg et ses environs, bien dotés en entreprises familiales agroalimentaires réputées, a pu se développer harmonieusement sans que cela nuise à sa tranquillité.

Un patrimoine prestigieux au Pays des Burgiens

Le Monastère Royal de Brou. Un des plus beaux monuments de France

Campé dans la ville, il est témoin de la Grande Histoire de France et aussi celle de la vieille Europe.

Dédié à l’Amour, le Monastère en délivre le message tout au long de son riche parcours.

Marguerite d’Autriche, princesse de la famille des Habsbourg, apparentée au Duché de Bourgogne, est aussi Duchesse de Savoie par son dernier mariage avec Philibert de Savoie, son tendre et bien-aimé époux.

C’est pour lui qu’elle fait construire cet édifice avec le souhait d’aller y vivre jusqu’à la fin de ses jours.

Mais, ironie du sort, elle n’est jamais venue y demeurer.

Elle rend cependant un bel hommage à Philibert le Beau, son dernier grand amour.

Femme exceptionnelle, Marguerite affiche son talent d’entrepreneuse et ses goûts artistiques. Elle choisit les architectes, les matériaux, surveille à distance les travaux de ce chantier colossal.

Une lignée familiale prestigieuse par sa naissance et ses trois mariages, sont à l’origine d’une aisance financière favorisant la création de ce remarquable ensemble patrimonial.

Le Monastère Royal de Brou. Chef d’œuvre du gothique flamboyant brabançon

Il est resté dans son jus du 16ème siècle et témoigne du savoir-faire des bâtisseurs de l’époque.

Rapidité de sa construction, moins de sept ans, et pourtant l’ensemble est vaste, impressionnant. Église, jubé, appartements de prestige de Marguerite et ceux du Prieur.

Dortoirs, réfectoires des moines et trois cloîtres disposés sur deux niveaux.

Le Cloître des Hôtes dévolu à Marguerite d’Autriche et sa suite, celui des moines plus rustique avec son sol en calades à l’image des fermes bressanes, et le Cloître dévolu aux commis, à l’étage, plus modeste et arboré.

On retrouve ainsi les trois ordres de l’ancien régime : Noblesse, Clergé, Tiers-État.

Classé comme bien national sous la Révolution, il échappe miraculeusement à la destruction.

Dans l’église, des trésors uniques

Dès l’entrée on est baigné par la lumière blanche des ouvertures et l’éclat du matériau d’ albâtre du chœur. Un décor luxuriant en albâtre blanc, matériau rare, attestant de la richesse de ces familles princières dont Marguerite était souveraine.

Sa riche généalogie s’exprime aussi dans les blasons armoriés exaltant la puissance de ces grandes familles régnantes.

Le jubé en dentelle de pierres séparant le chœur de la nef est l’un des rares jubés conservés en France. On accède à son sommet par un escalier en pierres. Ce passage discret est relié aux appartements de la princesse pour faciliter un retrait lors de l’office.

Au sol, quelques vestiges de l’ancien pavage de faïences polychromes apparaissent. Miraculeusement préservés.

Les cinq vitraux du chœur du 16ème siècle sont exécutés à partir de cartons réalisés à Bruxelles.

Les trois tombeaux princiers en dentelles de pierres, gisants et transis, ceux de Marguerite, Philibert et de sa mère sont trois chefs d’œuvre.

Le Musée des Beaux- Arts de Bourg-en-Bresse

Les anciennes cellules monastiques, le dortoir des moines et l’appartement du Prieur abritent aujourd’hui le Musée des Beaux-Arts de la ville.

Ses riches collections sont aussi le point fort du Monastère Royal.

On y retrouve avec plaisir l’art dit « troubadour », le fonds Gustave doré, avec ses précieuses gravures, les peintures des artistes des anciens Pays-Bas et bien sur les peintures d’artistes régionaux.

L’art contemporain n’est pas négligé pour autant. On apprécie quelques belles signatures, entre autre un tableau de Pierre Soulages.

Une cellule de moine a été reconstituée à l’identique, avec un ameublement sommaire, respectant l’atmosphère de silence et de prière du lieu.

On ne quitte pas la ville de Bourg sans…

… aller rendre visite à la Bijouterie Horlogerie Joaillerie « JeanVoine Créations », labellisé EPV : Entreprise du Patrimoine Vivant. Un label national convoité.

Des émaux bressans réalisés dans son atelier à l’étage à partir de poudre de verre que le maître-assistant colore, avant sertissage, avec une plume Sergent-Major, avant cuisson au four.

Les couleurs sur sa palette? Une vingtaine de couleurs dont le fameux Bleu de Bresse. Il a toujours le vent en poupe . JeanVoine crée des bijoux à la demande mais aussi répare d’anciens bijoux que l’usure du temps n’a pas épargné.

Un Trésor vivant en quelque sorte.