Le mardi 30 janvier à partir de 19h30 à la librairie Lamartine au 118 rue de la Pompe 75016 Paris, en présence d’Inès de la Fressange
Madame Colette, l’une des seules couturières qui témoignent de l’époque de Mademoiselle Gabrielle, avec qui elle a commencé à travailler au 31 rue Cambon, à l’âge de 14 ans en tant qu’apprentie.
Madame Colette raconte plus de 50 ans dans l’univers de la haute couture en tant que première d’atelier aux côtés de grands couturiers tels que Mademoiselle Chanel, Karl Lagerfeld, Hanae Mori, Hubert de Givenchy, Alexander McQueen, John Galliano ou encore Yves Saint-Laurent. Les années passées dans le monde fermé de la couture lui ont apporté des belles rencontres, Monsieur Lesage, Monsieur Pierre Bergé, mais pas que… Un des passages le plus iconiques de son manuscrit raconte le jour où elle a été remerciée par Monsieur Lagerfeld, après 24 ans chez Chanel.
LE LIVRE
Colette Maciet commence chez Chanel où rapidement elle va gravir les premiers échelons alors que Mademoiselle, la fameuse Coco, entame la dernière décennie de sa vie. Cette entrée dans la mode par la grande porte de la rue Cambon va lui permettre d’accompagner les premiers pas d’Hanae Mori, la seule Japonaise à avoir obtenu le label haute couture en France.
À ses côtés elle décrochera le poste rêvé de première d’atelier. Cette fameuse distinction aussi prestigieuse que celle d’un chef étoilé; un sésame pour habiller les têtes couronnées, comme la reine Noor de Jordanie, dîner avec Carole Bouquet ou converser en toute simplicité avec Audrey Hepburn. C’est donc en tant que première qu’elle va accompagner les folles premières années de Karl Lagerfeld chez Chanel. Aussi foisonnantes que révolutionnaires. Puis elle rejoint Hubert de Givenchy. Au sein de sa maison, elle va vivre les dernières années de la haute couture classique et élégante avant que, soudainement, elle ne devienne rock’n’roll et scandaleuse avec l’arrivée de Galliano et McQueen. Deux designers britanniques qui vont violemment faire table rase du passé… Un nouveau monde éclot où les chiffres, le buzz et les folies en tout genre n’ont plus la même allure…
Lassée des excentricités parfois épuisantes des deux designers, Colette va alors rejoindre le grand maître Yves Saint Laurent. Elle l’accompagne et le protège jusqu’à la fermeture de la maison de haute couture.
Un petit coup d’œil chez Gaultier et Nina Ricci va la convaincre que finalement elle a envie de travailler pour son compte. Formidable opportunité de redonner vie à d’incroyables créations d’Yves Saint Laurent pour le musée de Marrakech ou encore de réaliser les derniers croquis très privés d’Hubert de Givenchy déjà à la retraite…
On l’aura compris, rien ne semble arrêter l’ascension de celle qui commença petite main.
À la force de son talent, mais aussi parce qu’elle a su rêver à un autre destin que celui auquel elle semblait vouée, Madame Colette incarne à elle seule l’émancipation des femmes par le travail au cours de ces 50 dernières années. Son récit est un voyage au cœur de l’âge d’or de la mode française, mais aussi celui de l’incroyable métamorphose de toute une société.
L’AUTEURE
Coiffure ou couture ? La jeune Colette Maciet a 14 ans quand on lui pose la question qui va conditionner le reste de sa vie. Ce sera couture, presque par hasard, sans imaginer une seule seconde à quel point son destin va épouser les méandres et les succès de la grande histoire de la mode. Les grands couturiers, elle les a tous connus, ou presque, de Coco Chanel à Yves Saint Laurent, car très vite elle devient première d’atelier, celle qui sait, qui interprète et met en musique la créativité du couturier en étant chaque jour à ses côtés. Une ascension fulgurante et une rare longévité dans le métier – imaginez, près de 50 ans de carrière ! –, qui lui ont valu d’habiller les plus grands noms. Désormais à la retraite, en région parisienne, elle nous livre aujourd’hui le récit inédit de son parcours et apporte un éclairage essentiel sur la mode et la haute couture française, elle qui l’a faite mais surtout qui l’a aimée avec passion.