Une nouvelle antenne pour la tour Eiffel… qui grandit de 6 mètres !
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Le 31 mars 1889 naissait la tour Eiffel, monument emblématique conçu grâce au génie de Gustave Eiffel à l’occasion de l’exposition universelle. Ce 15 mars, la tour fait une poussée de croissance et grandit de 6 mètres pour atteindre 330 mètres de haut. En cause, une nouvelle antenne radio installée par héliportage.
D’une valeur estimée à 434 milliards d’euros (1/5 du PIB français) par la Chambre de commerce de Monza et Brianza en Italie, l’édifice connu du monde entier et emblématique de la capitale, accueille plus de 6 millions de visiteurs par an et plus de 20 millions de promeneurs passent à ses abords.
Depuis les années 1980, le site de la tour Eiffel a été le théâtre de nombreux événements à dimension internationale : mises en lumière, spectacle pyrotechnique de l’an 2000, scintillements, tour bleue pour la présidence française de l’Union européenne ou multicolore pour ses 120 ans. Elle a également accueilli des installations insolites comme une patinoire et un jardin.
Poussée de croissance en 2022
Attention, le 15 mars 2022, la tour Eiffel grandit brusquement. De 324 mètres, elle passe à 330 mètres de haut. Et ce grâce à l’installation d’une nouvelle antenne destinée à la diffusion de la radio numérique DAB+. Désormais, il sera possible de diffuser plus de radios par fréquence et de bénéficier d’une meilleure qualité d’écoute.
Cette nouvelle installation rappelle que la tour Eiffel, dès ses débuts, a été le support des recherches scientifiques de Gustave Eiffel sur les télétransmissions et télécommunications.
Le projet de la tour Eiffel choisi parmi 107 propositions
La tour Eiffel a été construite par Gustave Eiffel à l’occasion de l’Exposition universelle de 1889 qui célébrait le premier centenaire de la Révolution française. Lors de son inauguration, le 31 mars, Gustave Eiffel est alors décoré de la Légion d’honneur sur l’étroite plateforme du sommet. Les premiers visiteurs officiels de la tour Eiffel sont la famille royale d’Angleterre et… Buffalo Bill.
C’est à l’occasion de la préparation de l’Exposition universelle de 1889 qu’est né le projet de construction sur le Champ-de-Mars d’une tour de fer à base carrée de 125 mètres de côté et de 300 mètres de hauteur. Parmi 107 projets, c’est celui de Gustave Eiffel, entrepreneur, Maurice Koechlin et Émile Nouguier, ingénieurs et Stephen Sauvestre, architecte qui est retenu.
L’idée d’Émile Nouguier et de Maurice Koechlin, est de créer une tour très haute, conçue comme un pylône formé de quatre poutres en treillis écartées à la base et se rejoignant au sommet. Merveille de précision, la construction de la Dame de fer d’un poids total de 10 100 tonnes (7 300 tonnes pour la charpente métallique) dura 2 ans, 2 mois et 5 jours, véritable performance technique et architecturale.
Tous les composants sont alors préparés à l’usine de Levallois-Perret où siège l’entreprise Eiffel. Entre 150 et 300 ouvriers, assistés par une équipe de vétérans des grands viaducs métalliques, s’occupent du montage de ce gigantesque assemblage de plus de 18 000 pièces.
Quand la tour suscitait plus d’agacement que d’admiration
Cependant, le projet d’Eiffel suscite des critiques, et de nombreuses personnalités s’indignent et considèrent que le monument dénature le paysage parisien. Avant même la fin de sa construction, la tour Eiffel fait l’objet de nombreuses critiques par les intellectuels de l’époque : Charles Garnier, Émile Zola, Guy de Maupassant…
Gustave Eiffel défend alors l’aspect scientifique de la tour. « Observatoire, laboratoire, poste de communication, météorologie », l’ingénieur utilise les meilleurs arguments pour éviter de voir son œuvre détruite après l’exposition, et s’installe dans un bureau au troisième étage pour y mener des expériences scientifiques. Ainsi, les travaux menés par Gustave Eiffel dans le domaine des transmissions radiographiques, puis des télécommunications ont pu assurer le sauvetage de la tour et une durée de vie beaucoup plus longue. La tour que certains qualifiaient de « grande girafe toute percée » a su s’imposer aux yeux du monde entier.
Gustave Eiffel, l’ingénieur passionné
Gustave Eiffel est né en 1832 à Dijon. Ingénieur passionné, il sort de l’École centrale des Arts et Manufactures en 1855. Après quelques années passées dans le sud-ouest de la France, où il surveille notamment les travaux de l’important pont de chemin de fer de Bordeaux, il s’installe à son compte en 1864 comme « constructeur », en qualité d’entrepreneur spécialisé dans les charpentes métalliques.
Son exceptionnelle carrière de constructeur est jalonnée en 1876 par les deux viaducs quasi jumeaux de Porto et de Garabit dans le Cantal en 1884, ainsi que par la gare de Pest en Hongrie, la coupole de l’observatoire de Nice et l’astucieuse structure de la Statue de la Liberté, avant de culminer en 1889 avec la tour Eiffel.
Cette prouesse technologique, fruit du génie français incarné par l’ingénieur Gustave Eiffel, marque un temps fort de l’ère industrielle, mais sera son dernier succès. Le scandale de la construction du canal de Panama, dans lequel son nom est cité aux côtés de celui de Ferdinand de Lesseps, se solde le 20 mars 1893 par la condamnation à cinq ans de prison d’un ancien ministre des travaux publics, Baïhaut, qui a eu la naïveté d’avouer son implication dans cette gigantesque escroquerie.
Parmi les autres inculpés, Ferdinand de Lesseps et Gustave Eiffel échappent de justesse à la prison grâce à une prescription bienvenue. Sa réhabilitation arrivera trop tard pour sa carrière d’entrepreneur. Il la délaissera au profit de celle de savant – consacrée à des expériences sur le vent –, jusqu’à sa mort le 27 décembre 1923.
25 peintres aux petits soins de la tour
La totalité de la tour est peinte à la main en moyenne tous les sept ans : 25 peintres décapent, nettoient, appliquent l’antirouille et la peinture de finition jusqu’à 300 mètres de haut. 60 tonnes de peinture sont nécessaires pour recouvrir les 2 500 000 mètres carrés de surface à peindre.
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Le saviez-vous ? La tour Eiffel a été peinte de 7 couleurs différentes depuis sa création
Entre le chaud et le froid
Sensible aux variations de température, cette grande Dame rétrécit de 4 à 8 centimètres pendant l’hiver. Lorsque les températures remontent, elle reprend sa taille originale. Les très fortes chaleurs provoquent la dilatation du métal qui fait bouger le monument avec un record d’inclinaison de 18 centimètres en 1976.
Les ascenseurs à la pointe de l’innovation
Dès l’ouverture de la tour Eiffel en 1889, les visiteurs peuvent accéder aux étages du monument en empruntant des ascenseurs. Véritable prouesse technique pour l’époque, puisque jamais auparavant les contraintes de telles hauteurs et de telles charges n’avaient été abordées. Les ascenseurs offrent ainsi aux visiteurs la possibilité d’atteindre le ciel, ou presque pour embrasser Paris.
Les plus courageux peuvent aussi gravir les 674 marches pour arriver jusqu’au deuxième étage de la tour Eiffel. Au total, il y a 1 665 marches du parvis jusqu’au sommet de la tour Eiffel, mais les escaliers entre le deuxième étage et le sommet ne sont pas ouverts au public.
La course d’escalier
Créée en 2015, cette compétition rassemble les meilleurs athlètes au monde ainsi que des amateurs, qui devront monter le plus vite possible au sommet de la tour (324 m), soit 1665 marches. En 2016, Piotr Lobodzinski, a établi un record en 7 min 48 sec en 2016.
Les restaurants, temples de la gastronomie française
La Dame de fer met à l’honneur les producteurs et artisans des terroirs français, au travers de plusieurs offres de restauration liées au bio, au social et à l’environnement. Perché à 125 mètres de hauteur, le restaurant gastronomique « Le Jules Verne », situé au deuxième étage a rouvert fin mai et fait la part belle aux produits bios. Avec Thierry Marx aux manettes, la brasserie « 58 tour Eiffel », située au premier étage propose des plats aux saveurs de terroirs en hommage au savoir-faire français.
Les projecteurs braqués sur la Dame de fer
Conçu par Pierre Bideau et inauguré le 31 décembre 1985, l’éclairage de la tour Eiffel comprend 336 projecteurs, équipés de lampes de couleur jaune orangé. En remplaçant les 1 290 projecteurs en service depuis 1958, ils mettent en valeur la structure métallique fine du monument et éclairent les lieux empruntés par les visiteurs nocturnes. Le phare, constitué de deux faisceaux lumineux, abrite quatre projecteurs motorisés de type « marine ». Effectuant une rotation de 90°, ils sont synchronisés pour former un double faisceau en croix pivotant à 360°.
Ça brille !
Tous les soirs, la tour Eiffel se pare de son habillage doré et scintille cinq minutes au début de chaque heure, tandis que son phare, repère symbolique et universel, rayonne sur Paris.
La tour Eiffel aux quatre coins du monde
L’Inde, le Japon, la Chine, l’Australie, le Canada, Las Vegas, le Brésil, le Liban, la Pologne… Un grand nombre de répliques de la tour Eiffel existent dans le monde, un peu moins cependant que la Statue de la Liberté qui en compte plus de 400. La plus grande de ces copies, à l’échelle 1/2 par rapport à la tour Eiffel, se trouve à Las Vegas. En France, on trouve des copies de la tour au village d’Apach, à Buissières-les-Belmont, à Élancourt, à Fourvière, à Menton, à Saint-Hilaire et à Soing.
La tour Eiffel en quelques chiffres
18 038 pièces métalliques
5 300 dessins d’atelier
50 ingénieurs et dessinateurs
150 ouvriers dans l’usine de Levallois-Perret
Entre 150 et 300 ouvriers sur le chantier
2 500 000 rivets
7 300 tonnes de fer
60 tonnes de peinture
2 ans, 2 mois et 5 jours de chantier
5 ascenseurs
5 300 dessins d’atelier
50 ingénieurs et dessinateurs
150 ouvriers dans l’usine de Levallois-Perret
Entre 150 et 300 ouvriers sur le chantier
2 500 000 rivets
7 300 tonnes de fer
60 tonnes de peinture
2 ans, 2 mois et 5 jours de chantier
5 ascenseurs
Les 130 ans de la tour Eiffel en images
Source Mairie de Paris