Maurice Genevoix est un homme de contrastes : personnalité discrète mais attirée par la reconnaissance institutionnelle, célébrant la vie mais côtoyant la mort, enraciné et voyageur. Il faut dire que Genevoix cultive une palette de talents, liée à une forte vitalité et à un inextinguible intérêt pour tout ce qui l’entoure.
Maurice Genevoix naît en 1890 dans la Nièvre. Brillant élève au lycée Pothier d’Orléans, Genevoix se distingue également par son talent de dessinateur et aussi son goût pour les exercices sportifs qu’il refuse de dissocier des matières de l’esprit. Le bac en poche en 1908, il rejoint le lycée Lakanal et entre en hypokhâgne, où il travaille beaucoup, malgré des capacités hors du commun. Son service militaire effectué, il entre à l’Ecole normale supérieure en 1912… avant de pénétrer dans la fournaise de la Grande Guerre. Il est promu lieutenant en 1915 et est très grièvement blessé la même année, psychologiquement et physiquement marqué à jamais.
C’est lors de sa convalescence que Maurice Genevoix se tourne vers la passion de sa vie, l’écriture, à travers ses témoignages de guerre « Sous Verdun », « Nuits de guerre » et « Au seuil des guitounes ». Puis, l’œuvre ne se tarit plus, du roman « Jeanne Robelin » en 1920 jusqu’au très profond « Trente mille jours » en 1980, année de la mort de l’écrivain. Parmi l’œuvre foisonnante de Genevoix, on note bien sûr le célèbre « Raboliot », prix Goncourt 1925, ode remarquable au monde rural et à la Sologne, dont la forêt, les bêtes libres et les hommes sont si chers à l’auteur.
Élu à l’Académie française en 1946, l’œuvre de Maurice Genevoix embrasse tout le XXe siècle. C’est l’existence d’un poète, d’un humaniste et d’un écrivain amoureux de la vie que restitue remarquablement la biographie de Jacques Tassin.
Arnaud Robert.
Pardès – « Qui suis-je? » GENEVOIX (12 euros, 128p. illustrées)
ISBN 578-2-867-14-512-4