Il ne devait rien coûter à la Ville de Paris. Pourtant, le Vélib’ revient très cher à la municipalité, environ 15 millions d’euros par an, selon les conclusions d’une enquête de l’inspection générale de la ville
Selon un rapport commandé par la mairie, la Ville de Paris a confirmé avoir déboursé ces dernières années « environ 15 millions d’euros par an » dans le cadre de l’utilisation du Velib’. On est bien loin de ce qui avait été annoncé en 2007 par Bertrand Delanoë, alors maire (PS) de Paris, lors du lancement du Vélib’ : « La société JCDecaux assume l’entretien et l’exploitation : cela ne coûte donc pas un centime au contribuable. Au contraire, notre collectivité percevra une redevance annuelle de trois millions d’euros », déclarait-il à l’époque.
Aujourd’hui, la mairie indique que cette étude ne sera pas publiée cet automne, six mois après sa version définitive, comme le veut la règle pour ce type de rapport. Pour l’Hôtel de ville, les critiques « ont vocation à permettre d’améliorer l’efficacité du service« .
Dans le détail, voilà ce que ça donne
1Vandalisme : 1,5 million
Le problème de vandalisme a fait rapidement gonfler la facture. La Ville a dû mettre la main à la poche et donner environ 1,5 million d’euros par an pour payer une partie des réparations, affirme l’inspection générale.
2Déploiement en banlieue : 9 millions
Le développement du service en banlieue en 2009, deux ans après le premier lancement de Vélib’, a été pris en charge par la Ville à hauteur « d’environ neuf millions d’euros par an », selon la même source.
3Entretien : 3-4 millions
Toujours selon ce rapport, la Ville de Paris a rapidement jugé nécessaire, pour s’assurer d’une bonne qualité de service (entretien et disponibilité des vélos) de mettre en place un système de bonus-malus avec JCDecaux. Quelque « 3 à 4 millions d’euros » sont ainsi reversés au prestataire chaque année.
Ces accusations tentent de ternir un bilan dont la Ville de Paris et JCDecaux peuvent être fiersLe président de la filiale de JCDecaux en charge du Velib’
Jean-Michel Geffroy, président de la SOMUPI, filiale de JCDecaux en charge du Velib’, a dit, dans un communiqué « regretter que ces accusations tentent de ternir un bilan dont la Ville de Paris, JCDecaux et SOMUPI peuvent être fiers ». M. Geffroy a dit « s’interroger sur la parution de ces informations alors même qu’une procédure d’appel d’offres est en cours pour désigner l’opérateur du futur Velib' ».
La Ville a déjà des critères en tête : des vélos plus robustes pour moins de vandalisme et au moins 20% de vélos électriques dans le parc. Le lauréat sera désigné au printemps 2017.
source LCI