Voir/Lire/Ecouter

PETITS MEURTRES CHEZ CES GENS-LÀ

Serge, un vieux flic à la retraite, ne cesse de penser à Blanche, sa femme, morte écrasée par un chauffard, il y a fort longtemps. Pour accompagner sa déprime, il boit du whisky en écoutant la musique de sa jeunesse quand la house et la pop n’existaient pas. Il ne s’épanche que sur un collègue, Stu qu’il appelle Simca, ancien policier comme lui, reconverti en tenancier de bistrot où ne traînent que ces deux âmes en peine. Alors que le plaisir d’être triste ensemble s’installe confortablement, l’arrivée de Lilas, jeune inspectrice fraîchement nommée, va bouleverser la douceur amère des lieux. Elle débarque avec une affaire de sérial killer sous le bras et vient demander de l’aide au vieil et célèbre enquêteur, désormais retiré des affaires. Serge bougonne car il se sent capable de porter le deuil de Blanche pendant au moins trente ans. Très vite, il tombe sous le charme de la belle quand elle lui parle du cas. Le tandem improbable finit par s’apprécier et se retrouve sur la piste d’Arnaud qui vient de sortir de tôle après un séjour de quinze ans. Il devait son incarcération à une inculpation de viol sur sa propre fille, un crime qu’il dit ne pas avoir commis. Serge et Lilas examinent toutes les pistes, en particulier celle des flamingants. Quand elle se fait draguer par un député du parti séparatiste, ses convictions vacillent sous le charme du politique. Le binôme poursuit l’enquête et l’auteur en profite pour nous faire découvrir un autre Bruxelles avec l’histoire de l’architecture de la ville, tout en donnant quelques bonnes adresses pour boire simplement une triple « Westmalle » ou dévorer un « Coucou de Malines ». Tout porte à penser qu’Arnaud est bien le « smeirlap », le salaud qui a fait le coup et la thèse des indépendantistes flamands ne manque pas non plus d’intérêt. Ces derniers oublient que pendant cent cinquante ans, les Wallons ont porté leur économie à bout de bras. Après de nombreux détours riches en découvertes, Lilas et son nouvel équipier vont finir par découvrir le pot aux roses. A partir de ce moment, Serge pense un peu moins à Blanche. En refermant ce roman, l’envie peut se déclarer chez le lecteur de prendre le Thalys jusqu’à Bruxelles-Midi, avec les petits meurtres pour seul bagage et se servir de l’application navigation de son smart phone pour retrouver tous les hauts lieux de l’enquête.

 

Un polar à part, à lire d’une traite ou par petits bouts. Vite la suite !

PETITS MEURTRES CHEZ CES GENS-LÀ

de Dulle GRIET

386 pages, Presses de la Cité, 20 €.

 

DLF

Laisser un commentaire