Il est noir par ses forêts de chênes verts persistants, de chênes pubescents qui lui donnent une couleur sombre en toute saison. Il est or par la couleur des pierres de ses villages authentiques et des « 1001 Châteaux » qui bordent la Dordogne, majestueuse.
Le Périgord Noir regorge de patrimoines. Il affiche aussi un art de vivre chaleureux et gourmand. Tout cela dans des paysages de rêve.Cette destination périgourdine est un enchantement que l’on souhaite vous faire partager. Elle devrait séduire autant les férus d’histoire que leurs compagnons en quête d’évasion en pleine nature. Sauvage et préservée.
Une belle destination pour prendre le large et larguer les amarres.
A partir de Sarlat, ou plutôt Sarlat-la-Caneda, ville médiévale classée,toutes les destinations-découvertes proposées à la découverte se tiennent dans un mouchoir de poche : Castelnaud, Marqueyssac, La Roque-Gajeac.Des noms bien campés dans leur territoire. Des noms qui font rêver…
Sarlat, une ville médiévale… du XXIème siècle ?
Oui, sans hésiter. Village autrefois en péril, insalubre. Une « vieillerie » selon ses anciens habitants qui éprouvaient l’envie de tout raser. Sauvé par loi Malraux, Sarlat a retrouvé sa beauté d’antan tout en regardant vers l’avenir.Sa prestigieuse histoire depuis le Moyen-Age s’exprime par ses bâtisses historiques, son ancienne abbaye bénédictine devenue évêché par la volonté du pape Jean XXII, sa Cathédrale Saint-Sacerdos au singulier clocher à bulbe.
La grande magistrature de la ville signe des demeures cossues à pignons,« avoir pignon sur rue », comme celle très admirée d’Étienne de la Boétie, ami de Michel de Montaigne. Des hôtels particuliers, aristocratiques, élégants,celui de Jean de Vienne, par exemple, ou le Manoir de Gisson, encore habité,transformé partiellement en musée. Cet étonnant Cabinet de Curiosités, à la mode de l’époque, se visite. Fortement recommandée.Les toits pointus typiques de Sarlat, en lauzes, ces lourdes pierres calcaires,donnent à l’ensemble un look de conte de fées.
Coté modernité, c’est Jean Nouvel, architecte contemporain natif de la ville qui le donne. Il a attrapé le virus de l’architecture dans ce lieu et s’est emparé de la tour-clocher de l’église Sainte-Marie datant du XIVème. Saccagée, évidée à la Révolution. Un ascenseur panoramique y a élu domicile. Signé de l’enfant du pays. En quelques secondes vous êtes au ciel. Vue sublime sur un fouillis de toits de lauzes, sur l’immense vallée de la Dordogne. Unique au monde. Tarif doux pour la montée : adultes 5 euros, enfants tarif réduit.
Les Jardins de Marqueyssac, une folie de buis
Ce Jardin le plus visité d’Aquitaine, labellisé « Jardin Remarquable » selon la volonté du Ministère de la Culture, est extraordinaire. Campé sur un éperon naturel, discipliné en terrasses par un élève d’André Le Nôtre, suspendu au-dessus de la vallée de la Dordogne, il est recouvert d’une broderie végétale de buis. Un vrai travail d’orfèvre.
Quand Julien de Cerval, magistrat à Sarlat, hérite de ce domaine au 19èmesiècle, époque Napoléon III, les jardins d’agrément, la courbe, la sinuosité sont à la mode. Il en fait un bijou de buis taillés en topiaire selon la mode italienne.Le domaine est aujourd’hui la propriété de Kléber Rossillon, autre enfant du pays. Acheté en 1996 à la dernière héritière de la famille de Marqueyssac.
Ouvert au public en 1997 après un an et demi de travaux, les jardins de buis ont retrouvé l’allure poétique, romantique qu’ils avaient autrefois. Il a fallu tailler, rabattre sévèrement cette excroissance de végétation, longtemps à l’abandon. Les 150 000 buis plantés au 19ème ont à présent 150 ans. Symbole d’immortalité, ils pourraient vivre jusqu’à 500 ans. Résistants, rustiques, peu gourmands en eau, leur moutonnement fait penser à une peinture de paysage périgourdin. Superbe.
Des animations sont organisées à Marqueyssac toute l’année. Soirée aux chandelles, aux 2000 bougies, les jeudis en période estivale. Féérique. Un tourneur sur buis, bois très dur à travailler, plus lourd que l’eau, montre son savoir-faire.
Une « Via Ferrata », a été créée en falaise avec initiation à l’escalade. Vous serez là où seuls les oiseaux peuvent aller… Prestation offerte avec le ticket d’entrée des jardins.
Le Château de Castelnaud fête un anniversaire
30 ans et des poussières…souligne la banderole à l’accueil. 30 ans d’existence du Musée de la Guerre au Moyen-Age, de son ouverture au public. 30 ans signifiant également la fin des principales campagnes de restauration.Situé à 10 km de Sarlat, ce beau monument en péril servait de carrières de pierres pour les promeneurs. Fortement délabré, il a été acheté en 1966 parla famille périgourdine Rossillon. Et classé monument historique. Son architecture puissante illustre bien sa fonction de château fort défensif, fin12ème/ début 13eme siècle. Il a vécu les guerres de Religion, la guerre de Cent Ans, de Trente Ans, a été sept fois anglais…
Le Musée de la guerre au Moyen Age, épouse intelligemment l’architecture de la bâtisse et la thématique développée trouve ici sa place naturelle.Magnifique collection d’arbalètes et d’armures dans l’imposant donjon, pièce maitresse du Château. Le bastion extérieur, également réhabilité, présente une collection de machines de guerre, grandeur réelle. Démonstrations de tir au trébuchet, arme puissante, d’arquebuse, ancêtre du canon, de bombarde sorte de canon primitif. Tous les matériels d’attaque et défense des Châteaux Forts au Moyen-Age. Pour fêter cet anniversaire, des troupes de reconstitueurs sont venus spécialement de deux régions de France. Démonstrations de maniement d’armes, tir à l’arc, essayage d’armures, leçon de combat à l’épée,démonstrations de forge et dans les cuisines un festin médiéval se prépare… Une programmation variée sur ces épopées guerrières a lieu chaque week-end et durant toutes les vacances scolaires. Très pédagogique et très ludique pour les familles avec enfants. 250 000 visiteurs/an. Une Success Story ? Oui.
Les Gabarres au temps de la batellerie
La Dordogne, fleuve le plus propre d’Europe. On peut s’y baigner en saison estivale. Les saumons y fraient régulièrement et l’anguille y trouve son opulente nourriture. La Roque-Gajeac est un des plus beaux villages de France. Une balade contée,en gabarre, sur le fleuve et ses méandres s’impose. Jusqu’à Castelnaud par exemple, tout en admirant les nombreuses autres demeures princières qui sillonnent son cours. Les Bateaux à fond plat, à faible tirant d’eau, rendent la navigation aisée.Autrefois malgré les eaux vives et les crues fréquentes, ces barges transportaient des marchandises, bois et sels. Mus par le courant de la rivière.Jusqu’aux ports de commerce de Bergerac, Libourne ou Bordeaux. Une fois livrée la marchandise, les gabarriers rentraient à pied chez eux. Les gabarres détruites, les charpentiers en construisaient d’autres. Et ainsi de suite.
On vous l’a dit. Le Périgord Noir ? Une belle destination pour prendre le large et larguer les amarres.
Geneviève Guihard
Embarquement immédiat.
Office de Tourisme Sarlat Périgord Noir
www.sarlat-tourisme.com
Tel : 05 53 31 45 45
Jardins de Marqueyssac
www.marqueyssac.com
Tel : 05 53 31 36 36
Château de Castelnaud
www.castelnaud.com
Tel : 05 53 31 30 00
Les Gabarres Norbert à La Roque-Gajeac
Tel réservation : 05 53 29 40 44
Bonnes Tables
Elles sont nombreuses. Ne pas faire l’impasse sur le restaurant Le Présidial à Sarlat situé dans une ancienne sénéchaussée. Chic et classe. Et délicieux.6 rue Landry, Tel : 05 53 28 92 47
Y séjourner
Hôtel Ibis 3 étoiles, en ville, facile d’accès Tel : 05 53 30 33 33
Shopping.
Le marché de Sarlat le samedi matin pour ses fruits de saison, ses viandes de canard, ses foies gras.
The Best of the Best.
Photos//image à la une Craouban
Gabarres- photo Périgord découverte