Numéro un des ventes en France, en Italie et en Allemagne, ce roman a défrayé la chronique parce que dans les dernières pages l’auteur imagine une prise du pouvoir par un mouvement revendiquant un Islam prétendument modéré. Le héros du livre s’en accommode d’ailleurs très bien car, pour parler vulgairement, le personnage principal est un branché cul.
Une de celles qu’il a séduite tombe amoureuse et il en est quasiment surpris.Dès les premières pages, le lecteur, peu habitué aux écrits de cet auteur, a de quoi être surpris. Le personnage principal se révèle être un vrai universitaire avec ses références, ses sujets de thèses, ses amitiés et ses inimitiés littéraires.
Il cite en référence Nietzche, Kant ou Platon mais se délecte quand il taille un joli costard à un auteur adulé après la Seconde Guerre mondiale. Il s’agit, bien sûr, de Jean Paulhan. Dans le même temps, la drague semble omniprésente entre collègues hommes et femmes, mais aussi avec les étudiantes. A chaque fois, il est question de relations fonctionnelles et sans lendemain.
Le héros va, par contre, rencontrer une experte de la turlute qui le laissera pantois. Le passage relatant ce grand moment mérite des applaudissements nourris. Les femmes l’intéressent mais à condition d’être soumises et de préférences assez jeunes.
Quand le parti d’obédience musulmane arrive au pouvoir, le héros ne songe pas à se rebeller ni à fuir comme Myriam en Israël mais plutôt de s’adapter. Le mode politique apparaît alors dans toute sa splendeur avec un art consommé de la compromission la plus ignoble. C’est dans cet aspect du livre que les « papoteurs » de la radio et de la télé se sont engouffrés au vu du climat politique actuel.
Et si c’était vrai et si les choses allaient se dérouler de cette manière Certes il s’agit bien d’un des côtés de ce livre mais qui décrit aussi un homme, prof de fac, qui n’a rien contre la polygamie, bien au contraire, et qui se soumet bien volontiers quand arrive le moment de se convertir.
A lire uniquement pour se faire sa propre opinion.Un roman triste
3 étoiles
320 pages,
Flammarion. 21 €,
version numérique 15 €
Format 13,9 X 21cm. Broché
Dominique LE FUR