Les cadenas d’amour ont eu raison d’un morceau du pont des Arts ? Tant mieux, se réjouit cette chroniqueuse suisse consternée par cette mode. (…) Avec les cadenas, j’ai l’impression d’être prise en otage et qu’on me prive de beauté au nom d’une “valentinisation” de pacotille.
Faut-il être tordu pour ériger des murs là où il y a des ponts ? Car avec ses grilles cadenassées, la passerelle chantée par Brassens ressemble à une décharge, et il est devenu impossible de voir l’île Saint-Louis depuis ses bancs. Sans compter le contresens du message.
L’amour, c’est comme un cadenas. Ça vous fait envie, vous ? Moi pas. Il est étrange que personne ne soit choqué par cette association aussi absurde que si on illustrait le Cantique des Cantiques par une ceinture de chasteté. C’est confondre l’obligation avec le choix, la superstition avec la liberté, la partouze touristique avec l’élection amoureuse.
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