– L’affaire est d’importance : des cours de breton sont donnés à Sciences Po Paris depuis la mi-février ! A l’origine de cette initiative décoiffante, l’association d’étudiants Bretoned Sant-Guilherm ; ce cours hors programme dure deux heures chaque semaine : enseignement de l’histoire de la Bretagne puis initiation à la langue. Les cours – gratuits – sont assurés par Serj Plénier, professeur à la Mission bretonne de Paris, mais aussi par l’ancien PDG de TF1 Patrick Le Lay ou la chanteuse Nolwenn Leroy (photo).
L’association qui revendique 70 adhérents, entend « montrer le potentiel de la Bretagne ». Certes cette dernière possède déjà « une bonne image, relève Ségolène Troadec, étudiante à Sciences Po et présidente de Bretoned Sant-Guilherm, mais il s’agit souvent d’une carte postale : on y fait du bateau et c’est bien joli… notre association, ce n’est pas l’amicale des crêpes. Même si nous faisons aussi des crêpes et des soirées ! Nous voulons montrer qu’au-delà du cliché touristique, il se passe des choses en Bretagne et que des gens se bougent » (Le Monde 07/03/2013).
Le plus difficile reste à faire, à savoir organiser des conférences. Premiers invités : Irène Frachon, la pneumologue brestoise, célèbre pour son combat contre le Médiator. Bien entendu, il faudra trouver d’autres volontaires pour rendre l’agenda attractif. A coup sûr, le programme serait alléchant avec Jean-Marie Le Clézio pour parler littérature, Mona Ozouf-Sohier pour l’histoire, maître Jean-Yves Le Borgne pour le droit pénal…Mais rien n’interdit de s’aventurer dans des secteurs moins austères. Avec Olivier de Kersauzon pour les questions maritimes, Yvan Le Bolloch pour le show-business, Yoann Gourcuff pour le foot, Jean Rochefort pour le cinéma… On peut songer également à Yannick Alleno pour un cours de cuisine.
On peut revenir aux affaires – très – sérieuses avec Bertrand Méheut pour évoquer le modèle économique sur lequel repose Canal +. Pour clore l’année en beauté, inviter François Pinault s’impose. Même si l’exécutif de son groupe (PPR) est assuré maintenant par son fils, François-Henri, il demeure tout de même le grand manitou de l’affaire puisque propriétaire du holding Artémis qui contrôle l’ensemble. En 2012, PPR a obtenu un résultat net de 1,048 milliard d’euros (+ 6% par rapport à 2011), ce qui le place à la dix-neuvième place des géants du CAC 40 (Les Echos, 08-09/03/2013). L’activité de PPR se limite maintenant à deux pôles : le luxe (Gucci, Saint-Laurent, Bottega Veneta…) et le sport/loisirs (Puma). Nous sommes très loin de la chaîne « Pinault Bois ». Et à des années lumière de la scierie familiale de Trévérien (près de Dinan). Voilà qui mériterait d’être conté aux futurs serviteurs de l’Etat qui peuplent Bretoned Sant-Guilherm.
En attendant, à en croire le reportage photo qui lui a été consacré dans Paris-Match (03/01/2013) par Olivier de Kersauzon, les Bretons de Sciences Po Paris ont bien de la chance d’avoir Nolwenn Leroy comme professeur…
source-Novopressinfo