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LIRE : Nos Disparus De Tim GAUTREAUX & et interview de l’auteur

Sam Simoneaux, Américain avec de lointaines origines françaises, part pour la grande guerre, la der des ders, pour apporter son soutien aux poilus coincés dans leurs tranchées. Manque de chance, son bateau arrive à Saint-Nazaire le 11 novembre 1918, juste après que l’armistice eut été signé. Sa seule expérience de la guerre consistera à faire sauter les mines qui n’ont pas explosé.

Lui et ses camardes font tellement bien le boulot qu’ils arriveront même à provoquer l’explosion d’une maison habitée et en dehors de leur secteur. Une petite fille sort de cette dernière et donne à Sam le surnom de Lucky.

De retour au pays, notre héros doit se contenter d’un boulot de vigile dans le grand magasin d’Isaac Krine à La Nouvelle-Orléans. Il y travaille depuis deux ans lorsqu’une petite fille échappe à la surveillance de ses parents et disparaisse de la circulation sans laisser la moindre trace ou le moindre indice. Sam se retrouve, illico presto, lourdé comme un malpropre.

Il ne se sent pourtant pas responsable mais a pour ambition de récupérer la gamine. Il n’aura de cesse d’explorer toutes qui se présentent à lui. A l’époque, les Smartphones, les GPS et les Go Fast n’existaient pas, tout comme les trains à grande vitesse et donc Sam se dit que les kidnappeurs n’avaient pas pu aller bien loin.

Il décide donc de se faire engager sur l’Ambassador, un bateau à aubes qui multiplie les haltes sur le Mississippi pour réjouir les populations avec un orchestre pour danser et surtout picoler. Sam veille à ce que tout se passe bien et joue du piano à l’occasion. En parlant avec les uns et les autres au fil des étapes, il finit par se mettre sur la piste de trafiquant d’enfants.

Mais la vie à bord lui laisse peu de possibilités de sortie à terre. Sur le bateau, il fera aussi l’expérience de sa différence puisqu’il est Cajun et que sa famille parle encore le français. Au-delà de l’intrigue, ce roman nous fait revivre une époque qui date d’un siècle. Il dépeint aussi avec force une Amérique où les vieilles rancunes ne pouvaient se régler qu’avec un meurtre.

Titre original « The Missing »publié par Vintage Book en 2009

 

Épique et fabuleux !  DDDDD

 

540 pages, Seuil, 23,00 € 

 

Format 14,5 X 22 cm. Broché

 

 

Lors de son passage à Paris et Vincennes, Tim Gautreaux a bien voulu nous recevoir et répondre à nos questions.

Infos 75 : Votre livre contient plus de 500 pages, considérez-vous qu’il s’agit de la bonne longueur ?

 

Tim Gautreaux : Seuls les critiques peuvent le dire. S’ils l’apprécient, c’est toujours trop court.

 

Infos 75 : De nombreux auteurs européens sont très en colère contre les pratiques d’Amazon, qu’en pensez-vous ?

 

TG : D’un côté il vend des livres pour les auteurs et les éditeurs et d’un autre côté son business model et sa taille monstrueuse lui permet de proposer des rabais et des livraisons gratuites. J’appelle Amazon « la jungle » parce qu’il a détruit les petites librairies sur la planète entière. Le lecteur doit garder en tête que la petite économie qu’il réalise ainsi n’a rien de commun avec les précieux conseils et la connaissance des libraires, tout comme le plaisir de choisir un livre sur une vraie étagère du monde réel et d’être salué par un sourire quand vous ouvrez la porte.

 

Infos 75 : A un moment de votre roman, le lecteur se demande si Sam aura une affaire avec Elsie, mais rien n’arrive. Un mari très fidèle ?

 

TG : Ce n’est pas parce qu’un homme trouve une femme séduisante qu’il doive avoir une relation avec elle. Chaque homme reconnaît la réelle beauté quand il la voit, mais à la différence des livres et des films, tous ne trompent pas leur femme. C’est un cliché fréquent dans la littérature mais la nature de Sam est pleine de patience et de loyauté dans ses sentiments.

 

INFOS 75 : Est-ce que les gens comme la famille Scadlock ont réellement existé ?

 

TG : L’Amérique était et reste un très grand pays avec des endroits très isolés et coupé de tous les moyens de communication avec un monde parallèle où les criminels peuvent vivre et perpétrer leurs forfaits.

 

 

Dominique LE FUR

 

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