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LIRE : Le Chais des ambitieux De Philippe Bouin

Après le « Vignoble du diable », l’auteur nous réserve sa nouvelle cuvée qui porte le nom de « Chais des ambitieux ». Afin de ne pas perturber ses lecteurs, il reprend ses principaux acteurs dont Archibald Sitauron, juge d’instruction retraité et recyclé Maire d’une bourgade. Il possède, bien entendu, des vignes mais ce qui le distingue le plus, c’est son accoutrement qui le fait passer pour un original. Il confirme cette perception avec non pas la possession d’un Range Rover mais aussi d’une catastrophique C5.

A côté de lui, on retrouve Bougonne, sa cuisinière, Filoche, ancien délinquant reconverti en adjoint fidèle et surtout sa copine de cœur, Xavière, intérimaire du spectacle qui fait baver tous les mâles et provoque des frissons de plaisir avec son balcon vertigineux. Comme chacun l’aura remarqué, l’ancien juge est encore très vert et il ne peut s’empêcher de mettre son grain de sel un peu partout. Quand des gens respectables l’y convient alors Archi baigne dans de la félicité, ce qui ne l’empêche pas de râler. En mission à Lyon, il s’indigne, par exemple, qu’un boulevard porte le nom de Marius Berliet, constructeur de poids lourds (1866-1949) collaborateur notoire et condamné à la fin de la guerre 1939-1945 pour commerce avec l’ennemi.

Quand Archibald se rend dans un club échangiste, ce n’est pas que cette pratique le dérange mais qu’il a des questions à poser au gérant de l’endroit. Chemin faisant et après quelques détours, l’édile va finalement découvrir le pot aux roses et les surprises ne vont pas manquer. Avec la collection Terres de France, les Pesses de la Cité font découvrir des auteurs qui insèrent leurs récits dans une région française avec les particularités qui s’y rattachent.

Avec Philippe Bouin, le lecteur évolue dans le Beaujolais avec son scandale du sucre dans le vin et l’appétit gargantuesque des acheteurs chinois surtout les héritiers qui se tirent dans les pattes. Dans la littérature policière, ce livre se détache car il dépeint avec justesse ce petit monde qui ne rate jamais le journal de France 3. Un polar bien de chez nous.

Un thriller gouleyant DDDD

315 pages, Flammarion, 20,50 €

Format 14 X 22,5 cm. Broché

Dominique LE FUR

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