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Tribune Libre: La spéculation immobilière Qatarie menace la librairie Delamain

 

Ces prédateurs financiers s’attaquent à des symboles. La librairie Delamain est un petit bout de l’histoire de Paris et représente dignement notre culture.

 Les fonds de pension américains ou qataris ne font pas dans les sentiments. Le but de ces organismes est simple : spéculer pour gagner un maximum d’argent. Une prédation sans limites qui touche plus particulièrement notre capitale.

Les Qataris sont devenus propriétaires d’un nombre très important d’immeubles classés ou de palaces. Le tout avec la complicité bienveillante du Parti socialiste et de l’UMP, comme le décrit admirablement le dernier livre de Vanessa Ratignier et Pierre Péan, « Une France sous influence ».

Napoléon Bonaparte le disait clairement : « La main qui donne est au-dessus de la main qui reçoit. » De toute évidence, les responsables politiques aux affaires depuis déjà trop longtemps sont dominés par le pouvoir financier sans limites des pétromonarques du Golfe ; lesquels voient en la France un grand pays en voie de vassalisation, où le « business » est facile. Afin de s’assurer la sympathie des Français, et accessoirement de l’ancien président Nicolas Sarkozy, les princes se sont acheté, par ailleurs, le Paris Saint-Germain. Et désormais, le Français moyen trouve ces potentats exotiques formidables. Il faut dire qu’ils ont fait venir des « stars », pour que les amateurs de foot puissent « dreamer bigger » (« rêver plus grand »).

La pièce est cependant à deux faces. Sa face sombre apparaît aujourd’hui avec l’affaire de la librairie Delamain. C’est la plus ancienne de la ville de Paris : elle fut fondée en 1700, et installée au 155, rue Saint-Honoré en 1906. Cette vénérable institution, plutôt classée à gauche, se trouve menacée de fermeture suite à la demande de renégociation du bail par le nouveau propriétaire des murs, le fonds qatari Constellation Hotel Holding (qui possède déjà l’hôtel Martinez à Cannes ou le Palais de la Méditerranée à Nice).

Il faut rappeler que Nicolas Sarkozy a consolidé la convention entre la France et le Qatar par avenant du 14 janvier 2008. Il a fait, par ce biais, un gros cadeau à ses amis en leur octroyant des privilèges fiscaux spéciaux par de savantes circonvolutions propres au droit fiscal. La France est même devenue un paradis fiscal pour les résidents qataris ultra-fortunés et avides de vieilles pierres. Bertrand Delanoë a, lui aussi, entretenu des relations de connivence profonde avec ce micro-État dans lequel l’homosexualité est passible de la peine de mort. La Russie, qui a simplement interdit la propagande homosexuelle, se voit presque menacée d’une guerre sur ce motif. Il semble que la morale de nos hommes politiques soit à deux vitesses : elle ne s’applique pas à la main qui donne.

Le problème est que ces prédateurs financiers s’attaquent à des symboles. La librairie Delamain est un petit bout de l’histoire de Paris et représente dignement notre culture. Cela m’attriste, en tant que patriote, que son sacrifice puisse enrichir un peu plus des milliardaires qataris qui sont, pour certains, les généreux mécènes des djihadistes barbares de l’État islamique et des assassins de notre compatriote Hervé Gourdel.

Source Boulevard Voltaire
Gabril Robin
Juriste

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