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Nuit Blanche édition 2017 « Faire œuvre commune »

Bruno Julliard, premier adjoint à la Maire de Paris en charge de la culture et Charlotte Laubard, directrice artistique, ont présenté ce matin le programme de la 16e édition de Nuit Blanche qui aura lieu le 7 octobre prochain. Pour ce nouvel opus, la création en collectif est à l’honneur pour « faire œuvre commune ».

Bruno Julliard, Premier Adjoint à la Maire de Paris, et Charlotte Laubard, directrice artistique ont présenté ce jeudi 21 septembre les grandes lignes de la 16e édition de Nuit Blanche, qui se déroulera le 7 octobre 2017 de 19h au lendemain matin. Intitulée « Faire œuvre commune », cette édition a pour ambition de célébrer la création en collectif, qu’il s’agisse des collaborations entre artistes ou d’initiatives citoyennes faisant évoluer les représentations et les perceptions. Pour Bruno Julliard, Premier adjoint à la Maire de Paris, les parcours œuvres proposées, « du centre de Paris en passant par le Parc des Rives de Seine et le quartier La Chapelle-Pajol, interrogent cette année nos différentes façons de vivre et d’agir ensemble ».

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Deux parcours inédits

Un premier parcours au Centre s’étendra autour de l’Hôtel de Ville depuis les berges du parc Rives de Seine jusqu’à la Gaîté Lyrique en passant par la Canopée des Halles. Sur les berges, le collectif Invisible Playground proposera aux Parisiens de jouer avec de grandes lettres pour former des messages le long de la Seine : un projet créé grâce au budget participatif. Porte d’entrée du Grand Paris, les Halles constituent après le fleuve un lieu de mixité dont les usages ne demandent qu’à être réinventés depuis la construction de sa Canopée. Charlotte Laubard a souhaité impliquer les nouvelles institutions culturelles qui s’y sont installées et qui se distinguent par leurs identités innovantes. Entre 19h et 3h, le Conservatoire Mozart, La Place et la Maison des Pratiques Artistiques Amateurs se relaient pour mille et une danses avec 200 élèves musiciens et 300 danseurs amateurs emmenés par le chorégraphe Olivier Dubois. A l’Hôtel de Ville, la salle du Conseil de Paris accueillera le Procès de la Fiction, mis en scène par le duo de curateurs le peuple qui manque, tandis que le collectif russe Chto Delat ? (« Que faire ? » d’après un titre de Lénine) invitera à un voyage en conteneurs dans l’histoire des révolutions sur le parvis.

Un second parcours sera proposé dans le quartier de la Chapelle et jusqu’à la gare Rosa Parks en passant par la Halle Pajol et le CENTQUATRE. Le collectif parisien Mu investira l’océan de rails qui sépare le jardin Rosa Luxembourg et les Jardins d’Éole avec une création sonore et visuelle évoquant l’univers du voyage et des migrations. A la Halle Hébert, le collectif (LA)HORDE invitera les visiteurs à déambuler au sein d’un tournage nocturne mettant en scène un mystérieux ballet d’hommes et de machines. En s’intéressant à des styles de danses développés spécifiquement sur Internet et aux communautés qu’ils fédèrent en ligne, les artistes explorent le déplacement de certains gestes de la sphère digitale à la place publique. Au CENTQUATRE, vous serez invités à danser, pour un grand bal orchestré par Ruth Ewan, artiste qui collectionne les chansons populaires imprégnées d’idéaux, qu’ils soient pacifiques, écologistes, féministes, identitaires…

Tout au long des deux parcours, des œuvres réalisées dans le cadre du programme Nouveaux commanditaires seront mises en valeur. On retrouvera notamment les films réalisés par Marie Angeletti, Bertille Bak, et le duo basque Sra. Polaroiska. Initiée par la Fondation de France, l’action des Nouveaux commanditaires permet à des citoyens de passer commande à un artiste dans un but d’intérêt général.

Une affiche collaborative et un chatbot

L’affiche est l’objet d’une collaboration inédite entre un graphiste berlinois et un graphiste parisien. Elle s’inspire de l’œuvre participative créée par le collectif berlinois Invisible Playground où les Parisiens sont invités à prendre la parole et à déplacer des lettres pour former et déformer des mots le long du Parc des Rives de Seine.

Pour la première fois, un rendez-vous en ligne est proposé. En effet, prenant acte que la notion d’espace public a considérablement évolué avec l’essor d’internet et des réseaux sociaux, cette édition propose aux visiteurs de discuter avec un « chatbot », soit un robot de conversation conçu par les étudiants des masters Arts Visuels et Media Design de la Haute Ecole d’Art et de Design de Genève où enseigne Charlotte Laubard. Il sera disponible sur la page Facebook de Nuit Blanche Paris quelques jours avant le lancement de Nuit Blanche.

Nuit Blanche a 15 ans

A l’occasion des 15 ans de Nuit Blanche, un site internet dédié sera mis en ligne début octobre. Disponible à l’adresse suivante (www.paris.fr/nuitblanche15ans ), il permettra de revenir en textes et en images sur les 15 premières éditions et leurs moments forts.

Depuis 2002, la Ville de Paris organise en effet Nuit Blanche, chaque premier samedi d’octobre. Il s’agit de proposer un grand événement, populaire et festif, centré sur l’installation d’œuvres d’art dans l’espace public ou dans des bâtiments parisiens emblématiques. Chaque année, cette manifestation gratuite, destinée à tous, accueille plusieurs millions de visiteurs. Elle se décline également à l’échelon métropolitain.

Le succès de cet évènement a conduit plusieurs capitales et grandes villes en Europe, suivies par d’autres villes du monde, de s’inspirer du concept parisien. Désireuses de partager leur expérience dans l’organisation de cet événement, mais aussi de nouer des échanges artistiques enrichissants, cinq capitales au départ, Bruxelles, Madrid, Paris, Rome et Riga, décidèrent de s’associer pour la création d’un réseau Nuits Blanches Europe. Respectant une charte, établie selon trois grands principes : la création, la gratuité et la nuit, ce premier réseau a tout de suite eu vocation à s’étendre et à se pérenniser, au rythme d’autres villes souhaitant organiser l’événement. Après Vilnius, Kosice, Zagreb, ou Skopje, Saragosse, Oviedo, Venise ou Leeds ont rejoints plus récemment l’entourage de ces belles de nuit.

L’engouement européen a saisi d’autres continents. Lancé depuis La Paz en Colombie en 2013, le réseau Nuits Blanches America Latina (NBAL) souhaite réunir toutes les Noche Blanca initiés en Amérique du Sud. Niterói au Brésil crée ainsi cette année sa première Nuit Blanche.

A ce jour, ce sont près de 30 Nuit Blanche qui illuminent tous les ans les nuits du monde.

Charlotte Laubard

Historienne de l’art et commissaire d’expositions, elle a occupé diverses fonctions dans de nombreuses institutions culturelles comme le P.S.1 Contemporary Art Center à New York le Castello di Rivoli museo d’arte contemporanea avant de diriger le CAPC musée d’art contemporain de Bordeaux, de 2006 à 2013. Aujourd’hui professeure en histoire et théorie de l’art ainsi que responsable du Département des Arts Visuels à la Haute Ecole d’Art et de Design de Genève (HEAD), elle a par ailleurs cofondé la Société suisse des Nouveaux commanditaires sous l’égide de la Fondation de France. Pour la directrice artistique de cette édition 2017, « Nuit Blanche entend montrer des projets artistiques qui agencent différents modes de collaboration et des œuvres qui s’attachent à représenter le faire-ensemble ou à interroger la notion de commun ».

 

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