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Tribune Libre :Paris entre particules fines et crêpage de chignon

 À Paris, l’occasion était trop belle pour un crêpage de chignon, par particules fines interposées, sur la question d’alterner la circulation.

Un pic de pollution se profilait pour le premier week-end des élections. Depuis Tunis, le maire de Paris, Anne Hidalgo, piaillait joyeusement en moins de 140 gazouillis que l’État avait accepté sa demande de mettre en place le dispositif en raison du pic annoncé. Aussitôt, le ministre de l’Écologie Ségolène Royal, ex-madame François Hollande, temporisait, indiquant qu’une décision officielle serait annoncée le lendemain. Et c’était au tour de Cécile Duflot, ex d’un gouvernement de François Hollande, dont le groupuscule officie au sein de la majorité à la ville de Paris, de s’offusquer avec consternation sur l’atermoiement de l’ex de François Hollande, Ségolène Royal en l’occurrence dans ce cas précis, qui rétorquait « que l’écologie ne doit pas être prise en otage par un parti politique juste avant les élections. Les Verts n’ont pas le monopole de la protection de l’environnement. » Traduisez : EELV, 2 %, d’accord, mais une importante capacité de nuisance.

Pourtant, les experts, notamment certains pneumologues, sont divisés sur la question de l’utilité d’un tel dispositif, qui serait sans aucun effet mesurable significatif, la météo ayant une influence bien plus importante sur la qualité de l’air. Une bonne pluie étant bien plus bénéfique qu’un arrêt de la circulation à Paris pendant une journée. Malheureusement pour ledit week-end, au vu des échéances électorales, François Hollande, parti écologiquement en Falcon sur Tulle pour y déposer son bulletin de vote, la probabilité d’une averse salvatrice devenait illusoire.

Plus pratiquement, cette mesure, qui devrait être récurrente à chaque pic de pollution, prévoit notamment que les véhicules légers aux immatriculations impaires circuleront les jours impairs, les immatriculations paires, les jours pairs. Les transports en commun seront gratuits durant toute la durée de la mesure, solution somme toute peu onéreuse pour l’usager vu que c’est l’État qui paie, et ne seront pas soumis à la circulation alternée les véhicules considérés comme « propres » et ceux transportant au moins l’équivalent de trois passagers. À titre d’exemple – et à tout hasard -, Cécile Duflot et Emmanuelle Cosse, dans le contexte, dans une Twingo 1, ne seraient a priori pas inquiétées.

Mais trêve d’élucubrations purement techniques et revenons à nos précieuses ridicules qui se tracassent sur l’état de santé des petits poumons de leurs chers concitoyens en cette période électorale. Vous l’aurez bien compris, il ne s’agit pas, comme le dit la chanson, du pouvoir des fleurs, mais évidemment du pouvoir tout court, dont l’amalgame central est François Hollande, ciblé d’une part entre le maire de Paris, avec l’appui des Verts et des frondeurs plus tout à fait roses, et tiraillé d’autre part par la mère de ses enfants parachutée au poste de ministre et souhaitant brosser, en cette période, l’électorat banlieusard dans le sens du poil.

Depuis Bruxelles, comme un coq dans ce poulailler, François Hollande s’est quand même immiscé in fine dans le débat, en affirmant que des décisions concernant la circulation alternée seraient prises « dès la fin de l’après-midi ». Mais, depuis, le premier tour est passé et la circulation n’est plus alternée.

Pierre Mylestin
Médecin
source //Boulevard Voltaire

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